Fort Boyard fête ses quinze ans d’existence et met en boîte sa millième émission. Entretien avec Olivier Minne, l’un des deux présentateurs.
Fort Boyard. France 2, 20 h 55.
C’est la 15e saison de Fort Boyard, et vous fêtez aussi la millième émission ?
Olivier Minne. Pour cette édition, nous avons fait une émission un peu spéciale. C’est la première fois depuis la création du jeu que des enfants ont été autorisés à pénétrer et à participer aux jeux en constituant une équipe.
Les jeux ont-ils été adaptés pour l’occasion ?
Olivier Minne. Nous n’avons pas changé les cellules, en revanche celles qui étaient trop difficiles, comme " Excalibur " où il faut se saisir d’une épée aussi longue que lourde, étaient inenvisageables pour des enfants. On leur a donc proposé des cellules ou à leur âge, avec leur taille et leur force, ils pouvaient s’en sortir dans les mêmes conditions que les adultes. C’est-à-dire en ne leur facilitant pas la tâche. C’était le parti pris afin que les programmes puissent être toujours regardés à la fois par les enfants et les adultes. Il ne s’agissait pas de faire une émission pour les petits.
Il devrait y avoir aussi une partie évocation des quinze années qui se sont passées. Avec des images d’archives, une séquence souvenir permettra de découvrir l’envers du Fort, ses personnages et son histoire.
Des nouveautés ?
Olivier Minne. La nuit qui avait été créée l’année dernière continue. Elle est légèrement différente. Plus mystérieuse. Il y a un être étrange, magique, qui s’appelle Passe-Muraille. Il n’apparaît que la nuit. La journée, c’est Passe-Partout et Passe-Temps qui me secondent pour les aventures. La nuit, je suis seul avec Passe-Muraille pour m’occuper des candidats. C’est un jeune homme qui passe à travers les murs. Pour ce qui est des aventures nouvelles, on peut citer " Les planches ", ou deux câbles parallèles sont tendus au-dessus du vide. Pour arriver jusqu’à l’indice, le candidat dispose de planches attachées à l’un ou l’autre des câbles. En les basculant sur le second câble il se construit un pont. Il y a aussi " Le hamac ", " Les fusibles " et d’autres. En tout cas on reste toujours dans la ligne qu’on s’était fixée l’année dernière, à savoir rendre le Fort non pas plus difficile, mais plus dans son caractère aventurier.
Quelles sont les différences entre Fort Boyard et Fear Factor, par exemple ?
Olivier Minne. Elles sont nombreuses. Fear Factor est une sorte d’enfant bâtard de Fort Boyard. Fear Factor, c’est chacun pour soi afin de gagner de l’argent. Arrivé bien plus tard, il n’a jamais réellement fonctionné sur l’idée de solidarité et d’esprit d’équipe. En ce qui concerne Fort Boyard, il est impératif de se serrer les coudes, de s’aider. Et c’est pour récolter de l’argent pour des associations. C’est donc un fondement très différent. Concernant l’aspect " petites bébêtes ", Fear Factor s’est largement inspiré de ce que Fort Boyard avait fait depuis quinze ans. Mais, dans Fort Boyard, on est loin d’obliger les gens à manger des trucs immangeables. On ne peut pas en vouloir à Fort Boyard d’avoir été la première émission à mettre en scène des bestioles simplement pour créer des émotions.
Aucune peur donc de vous rapprocher de la téléréalité ?
Olivier Minne. Si Fort Boyard fait partie de la téléréalité alors on peut dire que France 2 a été le premier à présenter ce genre il y a quinze ans ! Ce qui voudrait dire que France 2 était très en avance sur son temps. Pour qu’un programme soit dit de téléréalité, il lui faut répondre à deux trois principes de base : l’observation 24 heures sur 24 sans forcément que les candidats soient prévenus qu’ils sont filmés, ce qui n’est pas le cas dans Fort Boyard ; la compétition et l’élimination, ce qui n’est pas le cas ; pour l’appât du gain et de la notoriété, ce qui n’est encore et toujours pas le cas de Fort Boyard. Donc, comme le programme que je présente ne répond aucunement à ces critères, je ne vois vraiment pas comment ce pourrait être de la téléréalité.